Voyage extraordinaire

À cheval entre l’Asie centrale et la Chine, en très grande partie couvert de montagnes dont la moitié dépasse les 3 000 mètres, le Tadjikistan est la plus petite et la plus pauvre des anciennes Républiques socialistes soviétiques d’Asie centrale.

Loin des sentiers battus, partons à la découverte de cette terre d’authenticité avec notre aventurier du moment.

Bienvenue à Douchanbé !

De là, transfert dans le petit village de Sarvoda dans les monts Fan (au nord de Douchanbé).

Les montagnes sont impressionnantes

La culture dépaysante

et les Tadjiks sont très accueillants malgré la barrière de la langue.

Poursuivons par un petit trek de 3 jours dans les monts Fan.

Il faut déjà monter dans un petit « refuge » juste avant le lac Allaudin à 2700 m d’altitude.

Pour cela, plus de 2h sur une petite piste de terre/cailloux dans un 4X4 pour y arriver…

Puis direction le lac Mutnye à 3500m d’altitude pour passer la nuit en bivouac.

Le cadre est grandiose, entouré de plusieurs sommets de plus de 5000m; très sauvage mais aussi très rocailleux.

Poursuite en direction du « camp de base » du sommet Zamok, seuls au monde, à 4300 m d’altitude …

Avant de redescendre à Sarvoda

De là, retour à la ville de Douchanbé, à 2h de taxi depuis Sarvoda pour faire le tour du bazar, avec ses fruits secs et frais, ses épices et son pain local.

Puis visite du grand parc avec le palais présidentiel, le parlement,

la statue d’Ismael Samani et l’ex-plus haut drapeau du monde (aujourd’hui le 3ième).

Mais aussi le confort d’une luxueuse chambre d’hôtel,

un peu différente de celle plus rustique de Sardova

avec sa douche d’un autre temps et son poêle pour faire chauffer l’eau.

Puis direction le Pamir.

La route en direction du Pamir est longue. Un jour pour parvenir à Kalaikhum, un suivant pour aller à Khorog.

Jusqu’à Kalaikhum, la route est bien goudronnée mais après, le goudron laisse petit à petit place aux graviers, d’abord par section où les tunnels en construction ne sont pas encore terminés, puis complétement, pour la seconde partie du trajet.

D’où l’utilité de notre gros 4X4.

D’ailleurs 1h30 d’attente avant que la route ne rouvre à cause de travaux encours.

Nous voilà arrivés à Khorog, la ville principale du Pamir.

Un peu de culture aujourd’hui, en direction du Langar.

Partis tôt de Khorog, de nombreux points d’intérêt nous attendent dans la vallée de Wakhan.

Les habitants de la vallées sont nommés Wakhis et sont Ismaéliens (branche progressiste, ici les femmes ne sont pas voilées).

Premier arrêt à la recherche d’un sanctuaire.

Ceux-ci sont décorés de cornes de moutons Argali.

Plusieurs arrêts pour visiter de vieilles forteresses

comme celle de Yamchum

offrant une très jolie vue sur la vallée.

Nous profitons aussi de la proximité des sources chaudes de Bibi Fatima Zohra, pour prendre un bain à 42 degrés avec les locaux.

Puis visite d’une maison typique du Pamir et d’un ancien temple Bouddhiste avant d’arriver dans notre « homestay » à Langar.

Le lendemain, direction Nord pour aller à Bulunkul.

Avant de partir de Langar, nous montons sur les hauteurs du village pour admirer les nombreux pétroglyphes qui font la renommée du lieu.

On peut observer des centaines de moutons Argali, yaks et autres scènes de chasse, gravées sur de grandes dalles de pierre.

Ensuite, nous continuons la route, qui devient un petit chemin car plus aucune habitation sur 100km. Le 4X4 devient vraiment indispensable lorsque nous devons passer un torrent à gué. (On nous avait d’ailleurs recommandé de partir tôt car le passage n’est plus possible à partir de midi à cause de la fonte des glaciers).

Nous poursuivons dans des vallées très sauvages, jusqu’à atteindre un col à 4350m d’altitude ! Impensable d’atteindre ce type d’altitude en Europe mais ici, il n’y a quasiment aucun glacier en dessous de 5000m, et d’ailleurs pas de neige à l’horizon.

Notre chauffeur nous propose de s’arrêter pour monter à un point de vue.

400m de dénivelé plus tard (lent, à cette altitude), nous voilà à 4750m avec un panorama à 360°, c’est magnifique ! On voit le Pamir mais aussi les montagnes Afghanes/Pakistanaises enneigées au loin. Record d’altitude battu d’ailleurs, même si cela laisse un goût bizarre avec cette approche en voiture…

Nous poursuivons notre route pour retrouver la M41 – Pamir Highway (que nous avions laissée à Khorog), mais seulement pour quelques minutes, pour prendre le chemin du petit village de Bulunkul.

Situé sur un grand plateau à environ 4000m d’altitude, le village est authentique et particulièrement rude. C’est l’un des villages les plus froids d’Asie en hivers, avec un record de température à -63°C. En été, il fait bon (T-shirt) mais la température chute avec la nuit mais pas de gel. Dans la plaine autour du village, paissent des vaches, ânes/mules et chèvres, moyen de subsistance des habitants avec un tout petit peu d’agriculture dans des serres , financées par leur leader Ismaéli. Difficile de se représenter la vie en hiver ici, avec l’isolement. Une chose est certaine, les bouses de vaches sont en train de sécher en tas et serviront de chauffage en hivers (car bien évidemment pas de bois à cette altitude).

Mardi : Nous commençons la journée par une excursion dans le Tajik National Park (réserve naturelle). Moyennant des petits frais d’entrée, nous prenons une piste en 4X4 qui suit le lac naturel de Yashikul.

Le lac est très joli. C’est aussi la première fois, dans le Pamir, que l’on aperçoit des glaciers.

Puis nous prenons cette fois vraiment la Pamir Highway pour redescendre sur Khorog après le passage d’un col à 4300m (finalement la norme ici !).

Arrivé à Khorog, on fait une pause devant le tout premier camion à avoir emprunté la route avant de payer et de dire au revoir à notre chauffeur qui nous a accompagné depuis Douchanbé.

Mercredi : Récit d’un voyage à la Tadjik

Réveil très matinal pour prendre un premier taxi à 5h30, que le patron de la guesthouse a gentiment appelé pour nous. Direction le terminal de taxis partagés qui font le trajet Khorog > Douchanbé, car il n’y a pas de transports en commun officiels dans cette région. Le réveil est matinal car en ce moment beaucoup de monde part de Khorog (étudiants, touristes…) et peu veut y venir donc les voitures ont du mal à se remplir dans le sens Douchanbé > Khorog (elles ne partent que quand elles sont pleines) et ça génère une sur-demande dans l’autre sens.

Le patron nous a donc recommandé d’être au terminal à 6h pour être certain de trouver une place. En général ces taxis sont plutôt des 4×4 (du même genre que celui que nous avions), mais nous tombons sur une « Marchroutka » plus classique de la région, une sorte de minibus aménagé dans un Mercedes Jumper de 21 places.

À 7h30, la marchroutka est pleine et nous partons en direction de Douchanbé. En 4×4 cela prend normalement 12h, mais avec le minibus cela devrait être plus long (cela correspond à 2 étapes faites en deux jours à l’aller).

À 11h30, pause déjeuner dans un restaurant routier.

À 15h, sur la dernière portion non goudronnée, c’est le drame car la direction sur la roue gauche casse, nous sommes en panne…

Mais c’est sans compter les compétences mécaniques de notre chauffeur (et visiblement de la moitié du minibus) qui réagit immédiatement en commençant à retirer la roue. Les gens ici semblent particulièrement bien connaître la mécanique et être bien débrouillard.

On l’avait déjà remarqué avec notre chauffeur de 4×4 qui avait démonté une roue, remis droit un truc à gros coup de pierre trouvée sur le bord de la route et remonté la roue, le tout en moins de 5 minutes chrono. Il semblait connaître par cœur sa voiture et faisait des vérifications tous les soirs. Bref, nous sommes au milieu de nulle part, et visiblement la pièce qui a cassé ne fait pas partie des nombreuses de rechange que le chauffeur a en réserve. Les véhicules qui passent tentent de nous aider à minima en nous laissant de l’eau. On vois passer deux camions du même modèle mais ils n’ont pas plus la pièce. Finalement le conducteur part avec deux autres personnes en direction du village le plus proche, et revient 1h30 plus tard avec la pièce « réparée ». Après remontage, on repart tout lentement, mais malheureusement la pièce recasse pile à l’entrée du village. Rebelotte mais cette fois plus facile de bricoler avec l’ « atelier » à côté du véhicule. Je n’ai pas trop vu ce qu’ils ont fait, mais visiblement ont bricolé quelque chose avec un bout de métal récupéré dans l’atelier. Nous repartons finalement après 3h d’arrêt en espérant que la pièce tienne cette fois.

Coup de chance, le tunnel en construction vient d’ouvrir pour la soirée (fermé en journée pour travaux) cela nous évite de reprendre la piste non goudronnée, il ne reste en théorie plus que de l’asphalte jusqu’à Douchanbé… 15h après être partis nous sommes toujours en chemin pour Douchanbé, arrivée prévue vers 1h ou 2h du matin en théorie si tout se passe bien.

Et nous voilà rendu à Douchanbé après 19h de route…

Dernière journée tranquille dans la ville pour se remettre du voyage de la veille et se préparer au vol matinal du lendemain.

Promenade dans le parc de la Victoire,

avec son monument pour célébrer la victoire soviétique de 1945.

Le parc est en hauteur et offre une belle vue sur la ville.

Demain matin, direction l’aéroport, avec un petit bonus pour la route : Douchanbe vient du mot persan « lundi » (du « deux » + šambe « samedi » ; littéralement « deux (jours après) samedi ») et fait référence au fait qu’un marché populaire y a lieu le lundi.

Et fin de ce voyage extraordinaire, dans un petit pays où l’altitude moyenne est de 3000 m, ce qui en fait un des pays les plus haut du monde !

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